Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/173

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

existence, qui la comprend toute entière, et au-delà de laquelle il nous est impossible de remonter, par notre sensibilité, par cette faculté que nous avons de recevoir des impressions et d’en être affectés, d’avoir des sensations, des idées, des sentimens, en un mot, des perceptions de tous genres, et d’en avoir la conscience. En partant de là, tout va se développer sans effort. Nous pouvons bien, en nous servant de notre sensibilité, en rechercher les causes. Quoiqu’il soit vraisemblable que nous ne les découvrirons jamais, cette enquête peut être utile pour nous procurer une idée plus juste et plus nette de cette faculté elle-même, et de la manière dont elle agit et se manifeste. Mais nous devons surtout en étudier les effets et les conséquences ; car elle est la source de tout ce que nous pouvons jamais éprouver

ou savoir.

si nous ne sentions rien, nous pourrions bien exister pour d’autres êtres animés qui recevraient de nous des impressions ; mais nous n’en saurions rien, puisque rien ne nous affecterait ; nous n’existerions pas pour nous-mêmes. Telle est la condition des êtres inanimés, en supposant toutefois qu’il y en a de tels, et que les