Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/183

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pour être arrivés jusqu’au premier principe de toute certitude, nous sommes plongés dans une incertitude plus générale et plus complète que jamais. Ne nous effrayons point de cette obscurité ; et essayons de nous en tirer et de débrouiller ce chaos, mais en marchant toujours pas à pas comme des gens engagés dans un labyrinthe dont ils veulent reconnaître tous les détours sans s’y perdre. Ne nous occupons donc point encore de concilier la réalité de nos perceptions avec celle des êtres que nous sommes habitués à regarder comme plus spécialement réels ; et sans sortir du monde intellectuel, comme nous avons trouvé la cause de toute certitude, cherchons celle de toute erreur. Ensuite nous verrons comment ces deux causes agissent et se combinent dans la formation de nos idées, et comment ces idées sont justes ou fausses suivant qu’elles ont entr’elles des relations vraies ou inexactes ; puis nous reconnaîtrons facilement quelle est l’espèce d’existence que nous pouvons attribuer avec certitude aux êtres qui nous occasionnent toutes ces idées, et comment ces idées sont encore justes ou fausses, suivant qu’elles sont conformes ou non à l’existence propre aux êtres qui les causent ; ce qui n’arrive que parcequ’elles ont été