Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/190

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moi et pour moi, et qu’elle est telle que je l’éprouve. Mais prenons-y bien garde, nos sensations ne sont ainsi des idées absolument simples et complétement certaines sous tous les rapports, qu’autant qu’elles sont totalement dépouillées de tout accessoire. Dès que nous joignons seulement à l’impression qu’elles nous font, le jugement qu’elle nous vient de tel objet, de telle cause, ou par tel organe, l’idée que nous en avons est composée de cette impression et de ce jugement ; et elle rentre dans la classe des idées composées dont nous allons parler. Or c’est le cas où nous sommes tous, depuis que nous avons appris à reconnaître qu’il existe d’autres êtres que notre vertu sentante, quel que soit le moment où nous l’ayons appris, et la manière dont nous l’ayons découvert. 2- les idées des êtres, de leurs qualités et de leurs modes, soit individuelles et particulières, soit généralisées ou abstraites.

dans les premiers momens de notre existence, nous ne sentons point directement et instantanément l’idée d’un homme, d’un arbre, d’une maison, comme nous sentons une simple impression de chaud ou de froid, de douleur ou de plaisir, de son ou de couleur. Nous sentons seulement