Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/20

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mais il a manqué absolument les deux premières parties. C’est ce dont nous allons nous convaincre facilement. Dans ses catégories, il n’a point expliqué la formation de nos idées ; il n’a point déterminé de quelle manière une idée composée se résout dans ses élémens, ou plusieurs idées simples se réunissent pour former une idée composée ; ni comment du rapprochement de plusieurs idées simples ou composées mais individuelles, il en naît d’autres, qui sont des idées de classes ou d’espèces, soit de substances, soit de modes, soit d’êtres réels, soit d’êtres intellectuels. Il les a prises toutes telles qu’elles sont, sans se mettre en peine de demêler leurs élémens et l’action de nos facultés intellectuelles sur ces élémens. Il n’a pas proprement analysé, décomposé nos idées ; il s’est borné à les répartir en diverses classes, sous le rapport de leur objet, ce qui ne sert à rien, et non sous le rapport de leur composition, ce qui eût été vraiment utile. Ses dix catégories sont la substance, la quantité,

la qualité, la relation, le lieu, le tems, la situation, avoir, agir, et pâtir

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c’est-à-dire, comme le remarquent très-bien Mm De Port-Royal, qu’il a voulu réduire à dix classes tous les objets de nos pensées, en comprenant