nous tromper, c’est dans les jugemens que nous portons sur ses motifs, sur son objet, et sur ses effets. Ainsi ce genre de perceptions encore est en lui-même inaccessible à l’erreur. Il n’y a que dans les jugemens qui s’y joignent qu’elle peut avoir lieu. Nous avons vu précédemment combien les actes de notre volonté et surtout ceux que nous nommons passions, se rapprochent des pures sensations internes que nous nommons sentimens
- et surtout que
les uns et les autres ont cette propriété commune très-remarquable, qu’ils ne peuvent pas nous être véritablement rappelés par la mémoire, qu’ils ne sauraient en aucune manière être pour nous le sujet de souvenirs réellement exacts. Peut-être y a-t-il quelques-unes de ces affections dont on sera en doute si l’on doit les classer parmi les sentimens ou parmi les passions, les ranger dans le domaine de la simple sensibilité ou dans celui de la volonté : mais alors le parti qu’on prendra sur des impressions si voisines les unes des autres sera indifférent ; et quel qu’il soit, il n’en résultera aucun inconvénient pour les conséquences qu’on en pourra tirer dans des analyses subséquentes. Ainsi nous avons fini la