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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/215

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antérieurs vrais, et parceque les idées employées dans les jugemens antérieurs, et reproduites dans ceux-ci, n’y sont plus exactement les mêmes, quoiqu’on les croie telles. Je puis donc actuellement sans craindre de paraître affirmer deux choses contradictoires, répéter ce que j’ai dit à la fin du chapitre précédent : " que bien que toutes " nos idées ne soient fautives et erronées " que par les jugemens qui s’y mêlent, " au point que nos idées simples dans " lesquelles il n’entre aucun jugement " sont absolument inaccessibles à l’erreur ; " cependant nos perceptions de rapport " sont en elles-mêmes et par elles-mêmes " comme toutes nos autres perceptions, " réelles, certaines, inaccessibles à l’erreur, " et véritablement et nécessairement " telles que nous les percevons, « par cela seul que nous les percevons » ; et j’en puis conclure avec assurance comme je l’ai avancé en même tems : " que la " fausseté de nos jugemens ne tient pas " à leur nature, mais à celle de nos souvenirs, " dont nous avons déjà vu les nombreuses " et fréquentes imperfections ; et " qu’ainsi après avoir reconnu d’abord " que les inexactitudes de nos idées viennent " de nos jugemens, nous sommes " obligés d’avouer ensuite qu’en définitif "