Développement des effets de la cause première de toute certitude, et de la cause première de toute erreur.
l’examen attentif des facultés qui composent l’intelligence de tous les êtres sensibles, et spécialement la nôtre, nous y a fait découvrir deux propriétés bien remarquables, la certitude de nos perceptions actuelles, et l’incertitude de leurs liaisons avec nos perceptions passées. Il est aisé de juger qu’elles doivent produire toutes nos connaissances et toutes nos illusions, toute la puissance et toute la faiblesse de notre esprit. Mais cet apperçu général ne suffit pas : il faut voir en détail comment ces deux causes opposées agissent, se mêlent, et se combinent, non plus dans chacune de nos opérations intellectuelles prise séparément, mais dans l’enchaînement de nos pensées et de nos affections, dans les différens degrés de nos connaissances, et dans les différens états de nos individus. Il faut retrouver dans l’histoire de chacun de nous, l’application de cette théorie et la preuve de sa justesse. Rien