Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/234

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Ainsi il est vrai de dire généralement, et sans exception, que toute perception actuelle est certaine, que toute perception de rapport (tout jugement) prise isolément, et en elle-même, est dans le même cas, mais que le sujet de tout jugement, toute idée dont on juge, doit être regardée comme le souvenir d’une idée antérieure, que ce souvenir a toujours de plus que son modèle l’idée exprimée par l’attribut du jugement, mais qu’il est exact et le jugement juste, si cet attribut est renfermé dans les élémens de l’idée antérieure, et qu’il est inexact, et le jugement faux, si ce même attribut est incompatible avec ces élémens ; qu’ainsi le vice de tout jugement vient toujours du vice d’un souvenir, et consiste toujours dans sa relation avec des idées antérieures. Tout ceci ne doit paraître ni trop subtil ni minutieux. En fait d’analyse, il n’y a de trop subtil que ce qui est faux, et de minutieux