sentante, existent dans le sein même de cette vertu sentante qui veut ; 3) que cette supposition admise ne changerait rien à l’existence du monde, s’il n’y avait qu’un être sentant dans l’univers ; qu’il n’y aurait qu’un nom de changé ; et que ces causes seraient réelles de la réalité que nous accordons aux êtres, seraient les êtres eux-mêmes qui ne consistent que dans les perceptions qu’ils causent ; 4) que cette supposition à-la-fois révoltante et vide de sens, dans le cas où il n’existerait qu’un seul être sentant, est tout-à-fait inadmissible dès qu’il en existe plusieurs ; 5) que l’existence des êtres insensibles est très-réelle et distincte de celle de l’être qui les sent, et qu’elle ne consiste pour lui que dans les impressions qu’il en reçoit et dans la connaissance qu’il a de celles qu’ils font ou sont capables de faire aux autres êtres sentans, connaissance qui est elle-même une perception qu’ils lui causent. Enfin on voit comment la réalité complète de nos perceptions relativement à nous, se concilie avec l’espèce de réalité particulière que nous ne pouvons nous empêcher de reconnaître dans les êtres qui ne sont pas nous ; et l’on voit surtout qu’il n’y a rien de plus absurde et de plus vide de sens que toutes ces grandes disputes sur l’ idéalisme
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