Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/273

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cependant ces idées sont toujours tout pour nous ; qu’elles sont toujours justes quand elles sont bien enchaînées ; et qu’elles sont toujours certaines et conformes à la réalité, quand nous ne les formons que d’après des souvenirs exacts et des représentations fidèles de nos perceptions antérieures, depuis la première jusqu’à la dernière : or c’est, je crois, ce que l’on va voir très-clairement. En effet examinons ces trois assertions l’une après l’autre. D’abord, que nos perceptions soient toujours tout pour nous, cela ne peut faire aucun doute ; car comme nous n’existons pour nous-mêmes que par et dans ce que nous sentons, comme nos perceptions ne sont jamais que des modes de notre existence, et comme notre existence totale ne saurait être autre chose que l’assemblage de tous ses modes, il est évident que nos perceptions sont toujours et également tout pour nous, de quelque part qu’elles nous viennent. C’est ce qui nous a fait dire ci-dessus qu’en supposant qu’il n’existe qu’un seul être sentant dans l’univers, et en admettant par impossible que ce qui résiste à sa volonté peut résider dans cette vertu sentante elle-même qui veut, il n’y a rien de changé pour lui dans ce monde ; les causes qui lui ré