Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/275

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premières, si nous n’avons vu successivement dans chacune de celles qui les précèdent, que ce qui y est réellement ; et la réalité particulière des êtres qui en sont les causes premières ne fait rien à leur exactitude, ou du moins n’en change point la nature. C’est ce qui nous a fait remarquer à la fin du chap 4, que si nous n’avons pas des idées de substances

et des idées archétypes, comme on l’a tant dit mal-à-propos, il est vrai que nous avons des idées directes et des idées abstraites des êtres, mais que les causes de leur justesse sont les mêmes, et que nous n’opérons pas sur les unes autrement que sur les autres. Toute la différence qu’il y a entre elles, c’est que le secours de l’expérience, le rappel à la sensation simple, à l’idée primitive dont elles émanent, est plus près des premières que des dernières. Néanmoins il est constant que nos idées, pour mériter les noms de justes et de vraies, doivent être conformes à l’existence réelle des êtres dont elles émanent, existence réelle qui est distincte et indépendante de la nôtre, et que nous ne pouvons pas changer. Si donc nous avons raison de dire que toutes ces idées sont justes et vraies, par cela seul qu’elles sont bien enchaînées, il faut qu’il se trouve que dès que