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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/308

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notre reconnaissance ; ce sont là les logiciens. Il n’en est pas de même de ceux qui, sans étudier ni la génération de nos idées, ni nos opérations intellectuelles, ont dogmatisé témérairement sur les abstractions les plus complexes, et sur la nature de l’être pensant qu’ils ne connaissaient pas. Ceux-là n’ont jamais été bons à rien, ils n’ont fait qu’égarer les esprits ; et s’ils ont employé la violence ou l’appui des puissances temporelles et spirituelles, pour soutenir leurs imprudentes décisions, ils ont été, non-seulement les séducteurs, mais les oppresseurs et les ennemis du genre humain. Ils méritent notre animadversion et notre mépris ; ce sont les métaphysiciens. Au reste ce sont les deux sciences que je classe ainsi, plutôt que les personnes. Car le même homme mérite souvent et le blâme et l’éloge. Il est peu de logiciens, idéologistes, ou grammairiens philosophes (peu importe lequel des trois noms on voudra leur donner), qui n’aient à se reprocher d’avoir été quelquefois métaphysiciens. Après avoir ainsi présenté librement mes opinions, fondées sur des faits que j’ai exposés aussi, il ne me reste plus qu’à laisser prononcer le lecteur.