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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/322

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On voit donc que ces deux qualités contingent et nécessaire,

ne peuvent pas être le motif d’une classification raisonnable, puisque toutes deux appartiennent également à tous les êtres possibles, suivant l’aspect sous lequel on les envisage, suivant qu’on les considère par rapport à l’existence qu’ils ont en nous, ou par rapport à celle qu’ils ont hors de nous ; et parconséquent il faut conclure qu’il n’y a ni matière contingente,

ni matière nécessaire, et que nous ne pouvons pas avoir une autre manière de raisonner sur les êtres contingens, que sur les êtres nécessaires. Mais voici ce qui a donné lieu à cette illusion. Si l’opération de juger et de raisonner est toujours la même, les motifs de détermination ne sont pas toujours les mêmes, et les procédés pour les trouver varient suivant les occasions. Par exemple, j’ai l’idée d’un métal que je n’ai jamais vu : je sais qu’il se trouve dans tel pays, qu’il se réduit par tels procédés, qu’il s’oxide par tels autres, qu’il a une telle pesanteur spé