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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/323

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cifique, qu’il est sonore, inodore, fusible, ductile ; je n’en sais rien de plus. Ce sont là toutes les idées qui composent pour moi l’idée de ce métal. Je veux savoir s’il est blanc, c’est-à-dire si je puis ajouter à ces idées, celle d’ être blanc. il n’y a rien dans aucune d’elles, ni parconséquent dans l’idée totale, qui renferme explicitement ou implicitement l’idée d’être blanc. Je ne puis pas y voir, je ne puis pas juger, que ce métal est blanc. Ce serait porter un jugement faux par rapport à mon idée (observez qu’alors elle serait changée dans ma tête), quoiqu’il pût être conforme à la réalité. Si seulement je savais que ce métal est jaune, c’est-à-dire si je trouvais parmi les élémens de l’idée que j’en ai, l’idée d’ être jaune, je verrais que celle-ci renferme l’idée de n’être pas blanc, et que parconséquent l’idée totale contient un élément qui exclue l’idée d’ être blanc

et

mon parti serait pris sur la question proposée. Mais dans la supposition que j’ai faite, je ne trouve dans mon idée aucun élément qui renferme ni qui exclue l’idée en question ; je ne puis la voir ni dedans ni dehors ; je ne puis en rien juger. Il faut, pour me décider, que j’acquière quelque perception nouvelle, et toujours quelque perception qui remonte à quelque perception