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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/332

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res différentes d’opérer dans nos raisonnemens, suivant les occasions, ou si nous pouvons continuer à dire qu’il ne s’y agit jamais que de sentir des perceptions ou idées, et de sentir qu’une idée en renferme une autre. Je commence par convenir que calculer et raisonner sont deux choses extrêmement analogues, et que l’on peut dire qu’un calcul n’est qu’un raisonnement dans lequel on emploie une espèce particulière de signes. La preuve en est, qu’exprimer un calcul avec des mots, il devient absolument un raisonnement ordinaire, et il est juste ou faux uniquement par les mêmes causes. Seulement vous ne pouvez pas le pousser aussi loin de cette manière sans vous y perdre, parceque cette espèce de signes n’est pas aussi commode pour cet objet. C’est pour cela qu’on en a inventés de plus concis, quand on a vu que les idées de quantités pouvaient en supporter de tels, sans se confondre. J’ajoute qu’on ne saurait trop s’appliquer à rendre palpable cette similitude entre le calcul et le raisonnement ; car aussi long-tems qu’elle n’est pas bien reconnue, il semble que l’esprit humain est tout autre quand il se sert de certains signes, que quand il se sert de mots ; et tant qu’on est là, quand même on appercevrait la justesse du raisonnement, on n’apperç