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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/339

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demeure ce qu’elle était. Ainsi je n’en ai rien soustrait. Je remarquerai de plus ce que j’ai déjà observé ailleurs, c’est que ce n’est là qu’un procédé abrégé. à la vérité il est commode et sûr, mais il est purement empirique ; et ce n’est pas lui qui fait trouver la vraie cause de la vérité que l’on cherche. Une proposition générale ne peut jamais être la cause réelle de la vérité d’une proposition particulière. Cette pierre n’est pas pesante parceque tous les corps le sont, mais parcequ’elle manifeste les phénomènes de la pesanteur. Il peut bien m’être plus commode de me rappeler qu’elle est du nombre des êtres dont il est prouvé qu’ils sont pesans, que de refaire les expériences nécessaires pour m’assurer qu’elle l’est. Mais encore une fois ce n’est pas par là que je le découvre primitivement et réellement ; et cette méthode abrégée ne mérite pas d’être regardée comme le vrai procédé de l’esprit dans l’investigation d’une vérité particulière. Concluons que les deux opérations appelées addition et soustraction dans le calcul, n’ont point de véritables analogues dans le raisonnement. L’opération logique que l’on prétend répondre à l’addition, se partage en deux espèces très-distinctes et même très-différentes,