Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/338

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cesse d’être juste, ce qui sûrement n’arriverait pas, si elle était une addition.

observons en passant que nulle proposition générale n’est d’une vérité nécessaire qu’autant qu’elle est une proposition secondaire ; car comme nous ne connaissons les causes premières de rien, il est inévitable que toutes nos propositions premières ne soient que contingentes. Cela vient à l’appui de ce que nous avons dit ci-dessus de la contingence et de la nécessité en général. Maintenant faisons-nous une véritable soustraction quand d’une proposition générale nous descendons à une proposition particulière ? Je réponds encore que non. Quand je dis tout corps est pesant, donc cette pierre est pesante, l’opération de mon esprit consiste à remarquer que j’ai déjà dit implicitement que cette pierre est pesante, que j’ai dit cette vérité en même tems que beaucoup d’autres vérités pareilles, et que parconséquent je puis la répéter isolément. Mais je ne fais pas pour cela une soustraction. Le nombre de ces vérités m’est inconnu. Il m’est indifférent, je ne l’ai pas diminué. Je n’en ai pas recueilli le reste. Je n’ai pas retranché un seul élément de l’idée de tout corps. elle