Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/356

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

la solidité des premières ont toujours été mal démêlées. Aussi celles-là ont toujours été décroissantes à proportion des progrès de celles-ci ; et elles doivent se trouver anéanties par leur état de perfection. Remontant donc ainsi, ou plutôt descendant d’échelons en échelons jusqu’aux fondemens de tout, j’ai trouvé que le magnifique édifice de nos connaissances qui m’avait d’abord présenté une façade si imposante, manquait par sa base, et reposait sur un sable toujours mouvant. Cette triste vérité qui me pénétrait de chagrin et de crainte, m’a prouvé que la grande renovation tant demandée, et non pas exécutée par Bacon, n’avait eu lieu que superficiellement ; que les sciences avaient bien pris une marche plus régulière et plus sage, en partant de certains points donnés, ou convenus sans éclaircissemens suffisans, mais que toutes avaient besoin d’un commencement qui ne se trouvait nulle part. On l’a senti de tous tems ; et c’est ce besoin que l’on voulait satisfaire au moyen de cette philosophie première dont tous nos anciens auteurs ont tant parlé, sans savoir précisément de quoi ils devaient la composer. Je ne m’amuserai point à discuter avec chacun d’eux les diffé