eu grande raison de faire de la logique, la première partie de la première section de ses élémens de philosophie, et de la placer avant ce que lui-même appelle encore mal-à-propos philosophie première, quoiqu’à juste titre il ne lui donne qu’un rang secondaire dans son ouvrage. Mais comme je l’ai déjà dit souvent, la logique telle qu’elle a toujours été, n’était que l’art de tirer des conséquences légitimes de principes avoués. Elle n’était donc pas ce qu’il fallait qu’elle fût pour être la vraie logique, pour être le commencement de tout. Elle n’était qu’un art, elle devait être une science. Elle partait de principes convenus, tandis qu’elle devait nous montrer la cause de tout principe ; et c’est cette imperfection même, qui avait fait naître l’erreur si répandue, qu’il pouvait y avoir avant elle quelque chose qui méritât d’être appelé science première. Cependant comment la perfectionner cette logique ? Comment la compléter ? Comment en faire vraiment une science, et la première de toutes ? Il est manifeste, ou je m’égare absolument, que ce ne peut être qu’en la faisant consister dans l’étude de nos moyens de connaître. L’art qui prétend nous apprendre à juger et à raisonner ne peut pas dépendre d’autre
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