Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/361

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avec ce que l’on appelait la philosophie première ; et quand je proposai de l’appeler idéologie,

mot qui n’était que la traduction abrégée de la phrase par laquelle on la désignait, il sembla que je voulais lui donner un nouveau caractère. J’en étais si loin que je ne prévoyais pas moi-même où cette étude me conduirait. Toutefois placé, pour ainsi dire, par Bacon en face de l’objet à examiner, et en présence de la nature elle-même, je mis à néant tout ce que d’autres y avaient vu, ou cru voir avant moi ; et je considérai sans préventions antérieures, et sans aucun parti pris d’avance, la masse entière de mes idées. Je démêlai bientôt dans leur composition, le retour continuel d’un petit nombre d’opérations intellectuelles, toujours les mêmes, qui ne sont toutes que des variétés de celle de sentir. J’en remarquai quatre bien distinctes, sentir simplement, se ressouvenir, juger, et vouloir ; et quoique je ne visse pas dès-lors aussi nettement que je l’ai fait depuis, en quoi consiste précisément celle de juger, je vis cependant que ces quatre opérations intellectuelles sont les seules qui méritent d’être appelées élémentaires

que toutes les autres qu’on peut reconnaî