Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/363

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qu’elle, et non pas l’existence d’êtres, autres qu’eux. Il restait donc à trouver comment nous sommes conduits à savoir qu’il y a dans la nature, quelque chose qui n’est pas nous, ou notre vertu sentante. Alors cessant de considérer notre sensibilité sous un point de vue purement abstrait, et prenant nos individus en masse, comme ils existent réellement, je remarquai que notre vertu sentante paraît avoir lieu en conséquence de mouvemens qui s’opèrent dans notre système nerveux ; mais qu’en outre, quand elle prend le caractère de volonté, elle a la propriété de produire dans nos membres, d’autres mouvemens qui nous causent une sensation, et que parconséquent, lorsque cette sensation cesse malgré notre volonté, nous sentons que ce n’est pas par le fait de cette vertu voulante, qui voudrait la continuer, mais par celui d’êtres indépendans d’elle, dont l’existence distincte de la sienne consiste uniquement à la contrarier ou à lui obéir, et à affecter la vertu sentante dont elle émane et fait partie.