Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/396

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exécutée, la seconde s’ensuivrait tout naturellement : car il est bien aisé d’apprécier nos différens sentimens, et d’évaluer leurs différens degrés de mérite et de démérite, quand on a bien reconnu toutes les conséquences des actions auxquelles ils nous portent. Cette facilité là même prouve que c’est bien dans ce sens qu’il faut prendre un pareil sujet pour le traiter réellement à fond. En effet, nos actions sont toujours les signes de nos idées ; mais de même que quand il s’agit de déterminer leur valeur comme signes, il faut auparavant examiner les idées qu’elles représentent ; de même quand au contraire il est question d’apprécier le mérite de ces idées comme sentimens, il faut nécessairement commencer par observer les effets des actions auxquelles elles nous portent. Aussi, cette seconde partie du traité de la volonté, ainsi placée, ne peut manquer de nous conduire à des résultats certains, quoique peut-être très-différens de beaucoup d’opinions fort accréditées ; et elle n’offre à celui qui la traite aucune difficulté réelle, que celle de bien démêler comment nos différens sentimens, nos différentes passions, en un mot, nos différentes affections, naissent les unes des autres, s’engendrent, et se combinent. Mais aussi cette difficulté vaincue, la troisiè