Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/397

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me partie, dont nous avons parlé, se trouve toute faite : car dès qu’on connaît la génération de nos sentimens, on sait les moyens de cultiver les uns, et de déraciner les autres. Parconséquent, les principes de l’éducation et de la législation sont à découvert ; et la science de l’homme en tant que voulant et agissant, est achevée. C’est ainsi que je voudrais qu’elle fût traitée, et que je conçois qu’elle terminerait convenablement l’histoire de nos facultés intellectuelles. Heureux celui qui en aura la gloire ! Et plus heureux encore ceux dont le jugement et la volonté seront, dès leurs premières années, formés et dirigés d’après les principes résultans de cette histoire approfondie de nos facultés. Un tel traité de la volonté, et de ses effets, serait à mes yeux l’ouvrage le plus important que l’on pût faire, et celui dont la nécessité est la plus pressante dans l’état actuel des lumières : car il serait le germe d’une théorie méthodique et certaine de toutes les sciences morales. Cependant il n’acheverait pas encore de rendre absolument complets, de véritables élémens d’idéologie. Il nous montrerait l’homme en tant que capable de juger et de connaître, s’étudiant lui-même en tant que capable de vouloir et d’agir, et terminant ainsi le tableau