le mouvement et ses effets que nous voyons hors de nous dans cet univers, de même que c’est toujours notre sensibilité et ses nuances, que nous sentons au-dedans de nous. Le monde n’est composé pour nous que des accidens, et des phénomènes résultans du mouvement, comme notre moi ne l’est que de ceux de notre sensibilité. Je voudrais donc que ce fût toujours en partant de ce premier fait, et en y revenant sans cesse, que l’on rendît compte de tout ce qui arrive aux corps. On parlerait d’abord d’une manière sommaire de leur impénétrabilité et de ses différens modes, la dureté, la mollesse, et l’élasticité, et des trois états de solidité, de fluidité, et de gazéité. Ensuite, on expliquerait comment cette impénétrabilité cesse de paraître ne s’exercer que dans un point, et comment, par le mouvement, on découvre qu’elle est étendue, et étendue d’une certaine manière, qui constitue sa forme ; et on parlerait de l’étendue des corps, de leurs formes et de leurs figures, de leurs surfaces, et des lignes qui les terminent, mais toujours d’une manière générale et positive, sans abstraction, sans rechercher trop de précision, et sans entrer encore dans les détails des propriétés
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