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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/400

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commencer par le nôtre. C’est donc par la propriété que nous avons de les mettre en mouvement, en vertu de notre volonté, que nous connaissons les corps ; et tout ce que nous savons jamais d’eux, n’est toujours qu’une conséquence de cet effet, appelé mouvement, et de ses divers accidens. Cet effet, appelé mouvement, n’est d’abord pour nous que le sentiment qui résulte de son existence actuelle dans nos membres. Bientôt il donne lieu à cet autre sentiment, que nous nommons résistance

(et entendez par là, résistance invincible ) ; car le sentiment que nous avons du mouvement lui-même, est déjà l’effet d’une résistance, mais d’une résistance surmontée, et qui cède à notre volonté. Les corps commencent donc par être pour nous des êtres uniquement capables de nous donner le sentiment de mouvement et celui de résistance, de se prêter au mouvement, et de s’y refuser. Leur mobilité et leur inertie sont les deux premières qualités que nous leur reconnaissons, et dans lesquelles consiste d’abord toute leur existence, relativement à nous ; et toutes celles que nous leur découvrons ensuite, ne sont que des conséquences de celles-là, et des diverses modifications qu’elles éprouvent. C’est donc toujours