Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/408

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telle direction ; c’est comme s’il disait, supposez qu’il y a une position, un lieu, éloigné de tant du corps b, en suivant tel chemin, et ne vous embarrassez pas plus que moi de savoir si dans cette position, dans ce lieu, il y a quelque chose ou rien ; car cela est indifférent pour ce que j’ai à vous dire. Dans cette dernière manière de procéder, celle où l’on commence par le point, l’ordre de la génération des idées est donc encore plus complètement renversé que dans la première ; et cela a suffi pour que des géomètres à moitié idéologistes, aient beaucoup insisté pour que l’on commençât par le solide abstrait, afin d’en déduire la surface, la ligne, et le point, au lieu de commencer par le point pour en former la ligne, la surface, et le solide. Ils avaient raison ; cependant la différence de ces deux marches ne mérite pas l’importance qu’on y a attachée : car ni l’une ni l’autre ne commence où elle devrait commencer ; et toutes deux nous font entrer dans la carrière sinon par la fin, du moins par le milieu de l’espace à parcourir. Ceux donc qui pensent que c’est là que commence la géométrie, doivent convenir qu’alors il y a, avant elle, une autre science qui la précède, et lui fournit les données dont elle se sert. Or cette