Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/407

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nérale et abstraite, et quels sont ses vrais élémens. Je ne voudrais donc pas qu’en géométrie on débutât par nous parler d’une solidité abstraite, ayant constamment trois dimensions nécessaires, de surfaces n’en ayant que deux, de lignes n’en ayant qu’une, de points n’en ayant point du tout, tandis que tous les corps que nous voyons, ont un nombre indéfini de dimensions sensibles dans toutes sortes de directions, et que nous ne saurions les dépouiller d’une seule en réalité, ni même la leur retrancher par la pensée, sans les anéantir. Encore moins voudrais-je que l’on commençât par le point, n’ayant ni longueur, ni largeur, ni profondeur, pour arriver à la ligne, n’ayant que de la longueur, de là à la surface ayant longueur et largeur, et enfin au solide ayant longueur, largeur, et profondeur. Le point dans ce sens est la dernière et la plus extrême des abstractions. C’est un être si complètement abstrait et si purement idéal, que c’est le néant lui-même à qui l’on conserve pour toute existence, la propriété d’avoir certains rapports de situation avec des êtres réels ou supposés tels. Quand un géomètre dit, soit un point donné a, à telle distance du corps b, dans