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Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/43

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entreprise était-elle au-dessus de ses forces ; et je le crois encore. Peut-être enfin l’a-t-il jugé tout-à-fait inexécutable ; et il est possible que cela soit vrai, précisément parceque faire un pareil vocabulaire, c’est faire la science tout entière, et qu’on ne fait point ainsi un traité bien suivi par articles détachés les uns des autres. Quoi qu’il en soit, le sieur De Fresnes a pris un autre parti. Grand admirateur de l’organum,

qu’il appelle un livre divin, et dans lequel il croit voir la source de toute vérité et de toute certitude, il connaissait assez mal la marche de notre intelligence ; mais il connaissait très-bien la doctrine d’Aristote : et voulant faire comprendre celle-ci à ses lecteurs, il a fait entrer dans le texte toutes les explications qu’il a crues nécessaires au développement des idées. Il en est résulté qu’il a fait un volume in-folio de sept cent cinquante pages, d’un petit ouvrage qui n’a guère que deux cents pages du même format. Encore s’est-il permis des retranchemens dans quelques endroits ; et a-t-il pris de telles libertés dans les autres, qu’il a fait des transpositions fréquentes, et que souvent on est incertain si on lit un commentaire ou une traduction ; et on ne sait pas précisément où est dans le texte l’équivalent de ce