Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/433

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de quelques réflexions préliminaires ; et ce sont ces préliminaires que je desire, que je demande, et que je voudrais indiquer. Dans cette vue, reprenons les choses d’un peu plus haut. Nous avons commencé par voir que les corps ont plusieurs propriétés générales qui leur sont communes à tous ; mais qui ne peuvent appartenir qu’à des êtres de cette classe. Telles sont la mobilité, l’attraction, l’impulsion, la masse, l’inertie, l’impénétrabilité, la cohésion et l’adhésion. Ces propriétés, nous ne pouvons pas les concevoir existantes, autrement que dans des corps auxquels elles appartiennent. Supposez-les séparées de ces corps, elles ne peuvent avoir aucune vertu qui leur soit propre. C’est pour cela que nous ne pouvons les étudier qu’en examinant les effets qu’elles produisent dans ces corps, et que tant qu’on a voulu parvenir à les connaître, en les considérant uniquement en elles-mêmes, et en cherchant à pénétrer directement dans leur nature et leur essence, on n’est jamais arrivé qu’à des chimères et à des rêveries. Leur histoire n’est et ne peut être qu’une partie de l’histoire des corps, et des lois qu’ils suivent. Elles ne peuvent jamais être l’objet d’une science abstraite. L’étendue dont nous venons de parler, est