Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/432

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de chiffres, des opérations qu’on peut exécuter par leur moyen ; de lettres, des signes que l’on y joint, de la manière d’en former des équations et de les résoudre ; des puissances, des séries, et des fonctions de ces quantités, positives ou négatives, connues ou inconnues, indéterminées, variables, ou même imaginaires,

et des conséquences qu’on en peut tirer. Tout cela est excellent, d’une utilité prodigieuse, et d’une sûreté parfaite. Mais ce n’est point là le vrai commencement de la science. Tout cela ne nous fait point connaître son origine et sa nature, l’esprit de son mécanisme, la théorie de sa marche, sa relation avec les autres sciences, la cause de sa certitude, la raison pour laquelle elle emploie une langue particulière, ni surtout ce qui fait que la seule idée de quantité a le privilége de donner lieu à un si grand nombre de combinaisons et de procédés, qui se trouvent toujours également justes et vrais, quelque différens que soient les êtres auxquels on les applique, quoiqu’il ne soit pas toujours aussi aisé de les appliquer aux uns qu’aux autres. Toutes ces connaissances ont donc besoin