cet être peut être doué, il n’en est aucune qui ne suppose nécessairement ces deux-là. Cependant la durée ne peut pas être le sujet d’une science abstraite, totalement distincte de l’histoire des êtres auxquels appartient cette durée, et n’ayant pour objet que les propriétés de la durée elle-même. La raison en est simple : que pourrait-on vouloir examiner dans la durée considérée ainsi abstraitement, et absolument séparée de tout être auquel elle appartienne ? Ses modes ; mais dans cet état d’abstraction complet, elle ne peut éprouver qu’une seule espèce de modification. Elle n’est susceptible de varier qu’en plus ou en moins. Or toutes les spéculations et les combinaisons que l’on pourrait faire sur de tels changemens de mode, font partie de la science de la quantité. Cette réflexion nous montre la singulière prérogative que la propriété des êtres nommée quantité, a encore sur celle appelée durée, et exclusivement à elle. Toutes deux, il est vrai, sont des conditions nécessaires de toute existence quelconque. On ne peut pas, nous l’avons déjà dit, imaginer un être existant soit en réalité, soit dans notre imagination, sans qu’il ait une certaine durée, et une certaine quantité. Cependant si l’on ne peut pas plus se figurer
Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/436
Apparence