on appelle noms de nombres. En effet, écartons pour un moment tous ces adjectifs déterminatifs (les articles), et ces désignations de pluriel et de singulier, sans lesquelles dans notre langue surtout on ne saurait nommer aucune idée, et écartons même l’habitude de mettre certains adjectifs plutôt avant qu’après le substantif modifié ; un corps,
ou corps un, c’est l’idée indéfinie corps,
jointe à l’idée d’être séparé de tout autre, d’être isolé et indivis, d’être un. Deux corps, ou corps deux, c’est la même idée indéfinie corps, jointe à l’idée d’être un uni à un autre un qui reste distinct, c’est-à-dire jointe à l’idée d’être un, plus un. Trois corps, ou corps trois, c’est de même l’idée indéfinie corps, jointe à l’idée d’être un uni à un autre un, puis à un autre un, toujours distincts, c’est-à-dire d’être un, plus un, plus un
- et il
en est de même de quatre, cinq, etc. Ces mots un, deux, trois, quatre, cinq, sont donc de vrais adjectifs. Nous verrons bientôt l’instant où étant pris substantivement, ils deviennent des noms, et des noms de nombres, puisque ce sont des idées de nombres qu’ils représentent. Du moment que nous avons créé ces adjectifs, qui désignent et constatent différens