Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/451

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

science des quantités, sont les moins incomplètes ; mais pourtant elles le sont encore assez pour être très-souvent obligées d’emprunter le secours des langues vulgaires. Enfin les signes de toutes les langues sont des réunions d’impressions sensibles, qui rappellent et représentent les idées auxquelles on les a intimement unies, et les opérations intellectuelles par lesquelles ces idées ont été perçues ou composées. Par ces explications très-simples, on voit tout de suite, 1) la différence qui existe d’une part entre une langue et une science, et de l’autre part entre une langue et une méthode ; 2) celle non moins réelle qui subsiste toujours, et nécessairement entre une idée et son signe. Certainement Condillac a fait une admirable et immense découverte, en observant que toutes nos idées composées, c’est-à-dire toutes celles que nous avons après très-peu de tems d’existence, sont le produit de la réunion d’une multitude d’opérations intellectuelles toujours prêtes à s’évanouir et à se disjoindre, ensorte