faits. Aussi n’est-ce, je crois, que dans son dernier ouvrage qu’il s’est permis nettement de pareilles assertions. Peut-être ces expressions hyperboliques étaient-elles utiles pour réveiller l’attention des lecteurs, et montrer vivement combien sont intimement liées des choses entre lesquelles le commun des hommes ne voit que des rapports éloignés et confus ; mais ensuite ces mêmes expressions trop énergiques ont l’inconvénient de confondre des choses différentes, et de faire méconnaître en quoi consistent précisément l’invention des signes, la fabrication des langues, la création des sciences, et la nature des méthodes qui conduisent bien ou mal dans ces diverses opérations ; et enfin il reste toujours qu’une science, la méthode qu’elle suit, la langue qu’elle emploie, les idées qu’elle élabore, et les signes qui représentent ces idées, sont autant de choses distinctes et différentes, qu’il n’est pas permis de prendre les unes pour les autres. Munis de ces éclaircissemens, nous pouvons actuellement continuer l’histoire de la science de la quantité, et l’examiner dans ses différens degrés d’avancement ; et ce qui acheverait de prouver, s’il en était besoin, que la science et la langue sont deux choses bien distinctes, c’est
Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/454
Apparence