Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, troisième partie.djvu/47

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les porte. Il faut enfin entendre toujours et continuellement ce que l’on en dit pendant tout le tems que l’on en parle. Il faut, comme l’a dit très-énergiquement le c Maine-Biran, que nous avons déjà cité, porter perpétuellement le double fardeau du signe et de l’idée. La briéveté du signe n’est donc utile qu’autant que l’idée n’est pas trop éloignée ou trop compliquée, que leur liaison est très-familière, et que l’idée vient avec facilité se replacer elle-même tout entière sous le signe qui la représente. Nos substantifs, et nos verbes ou adjectifs qui ont le sens le plus étendu, sont les expressions les plus abrégées dont nous puissions nous servir sans inconvénient ; encore sont-ils déjà bien sujets à des erreurs causées par le rappel imparfait de l’idée. Voilà pourquoi il nous est agréable que la formation du mot retrace la formation de l’idée ; et pourquoi néanmoins la substitution de la description de l’idée à son nom nous est souvent utile. Voilà enfin pourquoi nous ne pouvons pas pousser ces sortes de raisonnemens aussi loin et aussi rapidement que ceux de l’algèbre. Ils ne donnent pas lieu à