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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/186

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journal du même calibre de Montréal qui font métier d’attaquer continuellement nos grands hommes du Canada. Il n’y a pas, au Canada, un homme de marque qui puisse échapper aux sarcasmes et aux dents de ces petits farceurs. Le petit journal suisse pratique le même métier. Il est jaloux et il se plaît à attaquer tout ce qui lui paraît grand, supérieur et noble. Il semble ignorer que ses attaques grandissent ceux qu’il croit abaisser. Le petit journal suisse me consacre un long article comme si j’étais un grand personnage ; il me tombe sur le dos parce que j’ai essayé de défendre la religion et nos bons prêtres des États-Unis. C’est trop d’honneur pour moi qui ne fais qu’entrer dans le monde du journalisme ; que sera-ce donc dans quelques années ? Ne riras-tu pas en lisant ce sale journal et ne te diras-tu pas aussi : « Mon Elphège est déjà quelqu’un pour qu’un journal aussi important ou plutôt aussi comique veuille s’occuper de lui »…

Je ris quelquefois, ma Rose ; mais parfois je gémis encore. Quand donc arriveras-tu pour calmer mes angoisses et apaiser ma douleur ? T’attendre encore onze longs jours et onze nuits tristes. Oh ! quelle heure douce ce sera quand je te reverrai ! Je n’ose y penser, car le temps va me paraître trop long. Parfois la voix d’un désespoir sombre gronde sourdement à mon oreille ; parfois encore je suis abattu et mon âme triste n’a qu’un remords, celui de ma jeunesse, car si j’avais une année de plus je pourrais te dire, ma chère Rose : « Viens, nouvelle épouse, un mari fidèle se veut reposer sur ton sein ».