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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/33

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L’AMOUR NE MEURT PAS

l’aimerais tant et toujours que son image luirait toujours devant mes yeux, dans mon âme, dans mon cerveau, dans mon cœur, comme le phare éblouissant qui tient toujours dans le bon chemin. Je me promettais aussi de ne pas dire trop tôt mon amour à ma Rose. Je l’aimerais en silence ; mais je m’attacherais à ses pas pour toujours la voir, pour toujours respirer le même air qu’elle afin d’y puiser la force, le courage et la persévérance dans les luttes et les épreuves du chemin de la vie. Je la suivrais sans l’importuner. Je me réjouirais de ses plaisirs ; je m’attristerais de ses chagrins. Mais je retiendrais toujours les élans de mon cœur ; j’en étoufferais les soupirs ; je ferais taire les sentiments de mon âme. Je l’aimerais comme on aime la source d’eau pure et froide dans les grandes chaleurs de l’été ; je l’aimerais comme on aime le repos de la nuit après les durs labeurs du jour ; je l’aimerais comme on aime la lumière du jour après une nuit d’angoisses et de souffrances ; je soupirerais après elle comme le voyageur soupire après l’oasis dans le désert brûlant. Oui, je l’aimerais parce qu’elle est bonne, qu’elle est aimable, qu’elle est belle. Mais mon amour, je ne le lui dévoilerais que le jour où je serais digne d’elle. Étaient-ce encore là des rêves ?

Durant l’après-midi, je me rendis aux cours comme d’habitude, mais j’apportais une attention plus grande et plus soutenue que jamais. Mes professeurs ne m’ennuyaient plus comme avant. Je prenais en sténographie sur mes cahiers de notes tout ce que nos professeurs nous disaient ; après le souper ou après la veillée, je transcrivais, en écriture ordinaire, mes notes que j’étu-