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Page:Detertoc - L'amour ne meurt pas, 1930.djvu/36

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L’AMOUR NE MEURT PAS

La deuxième année de mes études médicales fut une année très bien employée. Je préparais mon baccalauréat en médecine. Je travaillais beaucoup, énormément et cependant je trouvais des instants pour les plaisirs, les fêtes, les soirées, les bals. Malgré mes travaux assidus et mes distractions nombreuses et variées, je savais me réserver des heures pour la lecture. Pendant cette année, je dévorai les œuvres de Lamartine, de Chateaubriand, de Bernardin de Saint-Pierre. Je les ai lues et relues bien des fois. Graziella, Raphaël, les Méditations, René et Atala, les Natchez, le Génie du Christianisme, Paul et Virginie n’avaient pas assez de pages pour moi. Je lisais ces auteurs, et les relisais ; je les méditais et je n’y trouvais jamais assez d’amour, et pourtant l’on sait comment ces auteurs ont touché toutes les fibres les plus sensibles du cœur humain et les ont fait vibrer dans leurs notes les plus tendres, les plus aiguës, les plus profondes. Mais j’aimais tant ma Rose qu’il me semblait que Lamartine n’avait jamais aimé Graziella ou Julie comme j’aimais ma Rose. La passion de Chactas pour la fille de Lopez n’avait pas l’ardeur qui me consumait pour ma Rose ; mon désespoir aurait eu plus de sublimité que celui de Paul.

Je me reposais de mes études médicales par la lecture de ces auteurs qui nourrissait mon âme et mon cœur de cet élément divin qu’on appelle l’amour. Quelques minutes de cette lecture suffisaient pour me reposer complètement des fatigues et des ennuis que j’éprouvais ! souvent, comme la plupart des étudiants, dans l’étude de la chimie, de la pathologie ou de l’anatomie. En plus