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Page:Deulin - Contes d’un buveur de bière, 1868.djvu/144

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Contes d’un buveur de bière

En quittant Tafarot, il était allé droit à la cense de Vaucelle, &, rassemblant ses frères, il leur avait révélé qu’il connaissait un grenier plein d’orge de mars, aussi tendre que du blé, & un trou pour entrer dans ce grenier.

Tous étaient partis comme un seul homme, & ils formaient un nuage si épais que, sur leur passage, les gens se signaient, croyant à une éclipse.

Raclette essaya de les chasser : ils voletèrent autour d’elle sans quitter la place. Elle s’avisa d’ouvrir la lucarne ; ils ne sortirent pas davantage, au contraire. Ceux qui attendaient dehors entrèrent en foule.

Raclette descendit dare dare pour prendre un bâton. Ne voilà-t-il pas qu’au bas de l’escalier elle rencontra le nouveau chien de garde qui s’enfuyait la carbonnade à la gueule !

La ménagère se mit à sa poursuite. Malheureusement, il gagna la campagne & elle ne put l’atteindre.

La bonne femme revint alors pour fermer le robinet du tonneau, mais, tandis qu’elle courait à travers champs, la bière avait coulé dans la cave. La tonne était vide & la cave inondée.

Seigneur ! dit Raclette, que vais-je faire pour qu’il ne voie point ce gâchis ? »

Elle remonta fort en peine & avisa un sac de