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Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/10

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l’oreille de Louis XIV, et c’est sur son conseil que furent rejetés les plans demandés au cavalier Bernin pour la continuation du Louvre. Non-seulement il occupait un poste considérable ; il se montrait de plus, par sa valeur personnelle, tout à fait digne de ses hautes fonctions.

Doué d’un esprit indépendant et aventureux, il était accessible à tous les goûts, à toutes les innovations ; il cultivait à la fois et avec un égal succès les beaux-arts et les belles-lettres. Il finit même par créer en littérature un genre, qu’il n’osa pas avouer d’ailleurs, et auquel il doit d’être immortel.

En 1683, à l’âge de cinquante-cinq ans, il se retira des affaires dans sa maison du faubourg Saint-Jacques pour soigner l’éducation de ses enfants et aussi pour mieux s’adonner aux lettres que, depuis vingt ans, il avait à peu près délaissées. Il y écrivait des pièces de vers assez médiocres, car la poésie était sa partie faible, bien que, dans ses Mémoires, il cite avec complaisance son poëme de Saint-Paulin, « qui eut assez de succès, malgré les critiques de quelques personnes d’esprit. »

Quatre ans après, il composa le poëme du Siècle de Louis le Grand et il le lut dans une séance de l’Académie. On connaît le résultat de cette lecture. En vers parfois spirituels mais d’une allure traînante et d’une forme démodée, Perrault loua son