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Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/206

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m’empêcher de penser que celles qui confinent aux récits de Perrault ont été fabriquées avec des fragments d’autres contes assez mal reliés ensemble. Il a dû arriver souvent que des conteurs manquant de mémoire ont ainsi mêlé les incidents avec plus ou moins de maladresse, et c’est surtout par ces compositions hétéroclites qu’on voit quel grand rôle la fantaisie joue en ces matières.

Si certains contes ont eu à l’origine une signification mythique, la plupart ont été combinés simplement pour le plaisir et quelquefois même avec ces procédés qu’au théâtre on nomme des ficelles. Là, comme partout, les imitateurs se sont emparés des moules et y ont versé un élément banal ou de qualité inférieure.

Deux contes russes d’Afanassieff (IV, x et xi) sont infiniment mieux conduits et se rapprochent davantage du Chat botté, avec cette différence que le rôle du maître chat est joué par un renard[1]. Le second nous ayant paru le plus complet, nous allons le résumer d’après Angelo de Gubernatis (Mythologie zoologique, tome II, page 142).

Le pauvre Cosme surprend le renard dans son poulailler et lui laisse la liberté. Le renard reconnaissant

  1. i. M. Reinhold Kœhler, le savant bibliothécaire de Weimar, qui, en fait de contes, est une sorte de commentateur juré, cite une tradition norvégienne et deux suédoises où cet astucieux animal est un chien.