renard demande à son maître qu’en récompense de ses services, il le régale de queues grasses de mouton et qu’au jour de sa mort il l’ensevelisse dans une queue grasse.
Celui-ci s’y engage. Après l’avoir baptisé du nom pompeux de Boukoutchi-Khan, lui avoir donné pour épouse la fille du khan et conquis le château du dragon ou de l’ogre (azdaho), le renard fait le mort pour éprouver son maître.
— Vois donc, Boukoutchi-Khan, dit la princesse, on dirait que notre renard est mort.
— C’est bien heureux, répond Boukoutchi ; il mourrait encore sept fois que ce serait tant mieux. J’en ai assez de ce vaurien.
Le renard alors se lève et dit :
Faut-il raconter l’histoire du fusil de bois ?
Faut-il raconter l’histoire du meunier ?
Boukoutchi demande pardon. Le renard lui pardonne et, quand il meurt pour de bon, comme Boukoutchi a peur qu’il ne lui joue encore la comédie, il l’ensevelit dans une queue grasse.
M. Emmanuel Cosquin, qui a publié ce conte dans le journal le Français (29 juin 1876), pense avec raison que l’idée toute bouddhique de l’ingratitude de l’homme opposée à la bonté native de l’animal fait espérer qu’on découvrira quelque jour