Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/214

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publié la traduction des cinq premières Nuits, où se trouve le conte de Thibaud, prince de Salerne. Comme elle suit de plus près l’original, c’est d’après elle que j’ai résumé ce récit à propos de Peau d’Ane.

Il est intéressant de voir comme chez les peuples de race latine le conte se débarrasse de ses exagérations. La variante de Straparole est beaucoup plus simple que les variantes danoise, norvégienne, russe, etc. On n’y trouve pas de pains qui parlent, il n’y est pas question de palais d’argent et l’ancêtre à quatre pattes de Figaro n’y offre point au monarque des régiments de loups, d’ours et de martres.

En passant d’ailleurs par les différentes mains, le conte se polit et s’affine. Straparole nous représente la chatte léchant son maître pour le guérir de la rogne et de la teigne. Ce détail repoussant ne se retrouve point dans le récit du cavalier Basile.

Chez Straparole, c’est seulement après le mariage qu’on va visiter le prétendu château du héros ; chez Basile comme chez Perrault, le roi est plus prudent et envoie avant la noce des émissaires s’assurer que son gendre est aussi riche qu’on le lui affirme.

Basile a même en outre un trait fort comique. Le monarque est tellement enchanté des renseignements qu’on lui donne, qu’il promet un pot-de-vin au chat s’il parvient à négocier le mariage.

Où Perrault l’emporte, c’est, indépendamment