Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/251

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de froid et de faim, et je serai débarrassée d’elle à tout jamais.

La jeune fille se résigna. Elle revêtit la robe de papier et s’en fut, son petit panier au bras.

Il y avait partout de la neige et pas un brin d’herbe. Quand la malheureuse entra dans la forêt, elle aperçut une maisonnette où trois nains la regardaient venir. Après leur avoir dit bonjour, elle heurta à la porte. On l’invita à entrer et elle alla s’asseoir près du poêle, sur un banc, pour se réchauffer et manger son pain.

— Donne-nous-en un peu, lui dirent les nains.

— Je le veux bien, répondit-elle.

Elle fit deux parts de son pain et leur en donna une. Ils lui demandèrent :

— Que cherches-tu par un froid pareil ici, dans le bois, avec ta robe de papier ?

— Hélas ! dit-elle, il faut que je cueille une corbeille de fraises, et je ne puis sans cela rentrer au logis.

Quand elle eut fini de déjeuner, ils lui mirent un balai en main et lui dirent :

— Balaye la neige derrière la porte.

Et quand elle fut dehors, les petits nains se dirent entre eux :

— Que ferons-nous bien pour elle qui est si aimable et si bonne, et qui nous a donné une part de son pain ?