Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/252

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Alors le premier dit :

— Je lui donne pour don de devenir tous les jours plus belle.

Le second dit :

— Je lui donne pour don qu’à chaque parole qu’elle dira, il lui sorte une pièce d’or de la bouche.

Le troisième dit :

— Je lui donne pour don d’être recherchée en mariage par un roi.

La jeune fille balaya la neige derrière la porte de la petite maison et y trouva de superbes fraises bien rouges et bien mûres. Toute joyeuse, elle en cueillit un plein panier, remercia les nains, leur dit adieu et courut porter les fraises à sa belle-mère.

Elle entra et dit : « Bonsoir ! » Soudain une pièce d’or lui tomba de la bouche. Alors elle raconta ce qui lui était advenu dans la forêt ; à chaque mot qu’elle prononçait, des pièces d’or lui tombaient de la bouche, et bientôt le plancher de la chambre en fut tout couvert.

— Voyez donc, dit la belle-sœur, cette insouciante qui jette ainsi l’argent à terre.

Au fond elle lui portait envie et ne cessait de supplier sa mère qu’elle l’envoyât à son tour dans la forêt. Celle-ci refusait en disant :

— Non, chère petite, il fait trop froid ; tu attraperais un rhume,