Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/259

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cette belle galette ou Martiella s’apprêtait à donner un coup de dent, elle dit :

— Ma chère fille, pour que le ciel te bénisse, donne-moi un peu de ta galette.

— La voici tout entière, répondit Martiella avec un geste de reine. Mange-la, ma digne femme. Je n’ai qu’un regret, c’est qu’elle ne soit pas pétrie de sucre et d’amandes, car je te la donnerais également de tout cœur.

Touchée de tant de bonne grâce, la vieille repartit :

— Que le ciel te récompense de ta générosité ! Je prie les étoiles que tu sois toujours heureuse et contente. Quand tu ouvriras la bouche, qu’il en sorte des roses et des jasmins ; quand tu te peigneras, qu’il tombe de ta tête des perles et des grenats, et quand tu poseras le pied sur la terre, qu’il y naisse des lis et des violettes.

La jeune fille la remercia et retourna au logis. Sa mère alors ayant préparé le dîner, elle donna satisfaction aux besoins du corps. La journée passa ; le matin suivant, comme le soleil étalait au marché des champs célestes les provisions de lumière qu’il apporte de l’Orient, Martiella voulut se peigner et vit tomber de sa tête une pluie de perles et de grenats.

Toute joyeuse, elle appela sa mère et les mit dans une corbeille. Luceta alla en vendre une grande partie chez un banquier de ses amis.