Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/309

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remit aussi à sa fille le cadeau de la fée. Celle-ci en eut une joie telle qu’elle ne tenait pas dans sa peau.

Elle planta le dattier dans un grand vase, le piocha, l’arrosa et, avec l’essuie-mains, l’essuya matin et soir, tant et si bien qu’au bout de quatre jours il atteignit la taille d’une femme. Il en sortit une fée qui lui dit :

— Que désires-tu ?

— Je voudrais, répondit Zezolla, aller quelquefois me promener sans que mes sœurs en sachent rien.

— Toutes les fois que tu en auras envie, répondit la fée, viens vers ce vase et dis : « Mon beau dattier doré, avec la pioche en or je t’ai pioché, avec le petit seau d’or je t’ai arrosé, avec l’essuie-mains en soie je t’ai essuyé. Déshabille-toi et habille-moi. » Lorsque tu voudras te déshabiller, tu n’auras qu’à changer et dire : « Déshabille-moi et habille-toi. »

Or, par un jour de fête que les filles de Carmosina étaient superbement attifées, bien enrubannées, bien chaussées, tout fleurs et parfums, choses et roses[1], Zezolla se rendit sur-le-champ auprès du dattier et, après avoir répété l’invocation de la fée, elle se trouva parée comme une reine.

Elle monta alors sur une haquenée et, suivie de

  1. i. Cose e rose.