Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/325

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n’avait, ce semble, aucun motif de tourner son adversaire en ridicule.

M. Lorédan Larchey nous écrit qu’à ses yeux Riquet, comme le Righetto italien, est l’abréviation d’Henriquet. D’un autre côté, au dire de Littré, Riquet, en patois normand, signifie contrefait, bossu. Faut-il voir dans ce mot l’origine du nom, et doit-on croire que le personnage s’est appelé Riquet parce qu’il était bossu ?

Ou vaut-il mieux penser que ce mot de Riquet est, comme celui de Tartufe, un nom propre devenu nom commun ? Si l’étymologie de M. Lorédan Larchey est exacte, et rien ne prouve le contraire, cette opinion parait la plus vraisemblable.

Ce n’est certainement pas le conte de Perrault qui a fourni ce terme au patois normand, car Riquet à la Houppe est le seul de ses contes en prose qui ne soit pas populaire, par la bonne raison que les nourrices seraient incapables de le raconter.

L’opinion qui voit dans Riquet à la Houppe le roi des gnomes ne date pas d’hier. En 1749 a paru un ouvrage en dix-huit volumes qui s’appelle la Bibliothèque des campagnes.

Le tome II contient une nouvelle intitulée Inès de Cordoue, où se trouve un conte de fées qui, sous ce même titre de Riquet à la Houppe[1], a la prétention

  1. i. Dans son recueil de contes romains, the Folk-Lore of Rome, (London, 1874, appendix B.) Busk prétend que ce conte se lit aussi dans un ouvrage intitulé Recueil des Contes de Fées, qui a paru à Genève en 1718. Nous n’avons pu découvrir ce volume.