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Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/368

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enfants et retourna au bois. Il leur donna un autre petit panier plein de choses à manger et leur dit :

— Vous voyez, mes bijoux, en quelle haine vous a la chienne de femme qui est entrée dans ma maison pour votre perte et mon crève-cœur, Restez donc dans ce bois où les arbres, moins cruels, vous feront un abri contre le soleil, où la rivière plus charitable vous donnera à boire sans vous empoisonner et où la terre plus douce vous fournira un tapis d’herbe sans péril. Pour le moment où vous n’aurez plus rien à manger, je vous fais ce sentier de son par lequel vous pourrez venir tout droit chercher du secours.

À ces mots, il détourna la tête afin de cacher ses larmes et de ne pas ôter le courage à ses pauvres mignons.

Ceux-ci n’eurent pas plutôt consommé les provisions du panier qu’ils voulurent retourner à la maison ; mais un âne de malheur avait mangé le son répandu par terre et ils ne purent retrouver la route.

Ils passèrent une partie du jour égarés dans la forêt et se nourrirent de glands et de châtaignes qu’ils trouvèrent à leurs pieds. Comme le ciel protège toujours les innocents, un roi vint d’aventure chasser dans ce bois.

Nennillo fut tellement effrayé par les aboiements des chiens qu’il se cacha dans le creux d’un arbre ;