Page:Deulin - Les Contes de ma mère l'Oye avant Perrault.djvu/83

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Je retrouve les deux derniers souhaits dans un conte allemand, d’ailleurs fort médiocre, de Charles Simrock[1]. Un pauvre apporte des pierres, ne pouvant faire mieux, pour la fondation d’une église. Un vieux petit homme l’en récompense en lui accordant le pouvoir de former trois souhaits. Celui-ci demande le paradis, un bahut plein d’or qui ne se vide jamais et, sur le conseil du petit vieillard, une maison une fois plus grande que la sienne.

Un voisin riche et avare apprend la chose, va porter des pierres à l’église et obtient le même privilége. Il désire que son vieux cheval ait des yeux vifs et clairs et, ce qui est moins naturel encore chez un avare, il veut réserver à sa femme l’honneur des deux autres souhaits. Celle-ci, furieuse de la bêtise qu’il a montrée dans son premier vœu, souhaite qu’il soit borgne comme l’était son cheval, et son mari, en revanche, la rend aveugle.

Il y a plus d’art et de vérité dans le Pauvre et le Riche des frères Grimm. Le bon Dieu se promène sur la terre. Il demande l’hospitalité à un riche qui la lui refuse, puis à un pauvre qui le reçoit de son mieux. Le lendemain matin, il dit à son hôte de former trois souhaits.

— Que puis-je souhaiter, répond le pauvre, sinon

  1. xvi Les Trois Souhaits, traduits par MM. Félix Frank et A. Alsleben dans les Contes allemands du temps passé (Didier, 1869).